La Conférence Générale de l'UNESCO lors de sa session à Nairobi en 1976 a adopté une résolution faisant de la sauvegarde de la ville de Fès un devoir incombant à toute l'humanité.

Dans sa lettre royale adressée au gouvernement, Sa Majesté le Roi Hassan II a fait de cet objectif une priorité et a donné elle même l'exemple en prenant en charge la restauration de la prestigieuse Médersa Messbahya située dans l'ancienne médina inaugurant ainsi l'adhésion privée et publique, nationale et internationale au processus de réhabilitation de divers monuments et sites de la ville de Fès.

C'est dans ce cadre et à l'initiative de l'Association Fès-Saïss, du Ministère de l'Intérieur et des Autorités Locales de la ville que Mohammed Karim Lamrani a décidé de financer la restauration de l'Ensemble Nejjarine comprenant le fondouk, la place, la fontaine et le mail des menuisiers.

Magnifique bâtiment qui fut édifié, selon l'historien marocain AI Naciri, par le Sultan Moulay Ismaïl en 1711, le fondouk se compose de trois niveaux et comporte cinquante et une pièces. A l'origine, il servait essentiellement de centre commercial et d'entrepôt pour les marchandises précieuses appartenant au Makhzen.

Classé monument historique dès 1916, il devint sous le Protectorat un commissariat de police dans les années quarante. Les fondations, plafonds, sols et murs commencèrent à se détériorer dangereusement et les décorations menacèrent de disparaître.

Avec le temps, une restauration complète était devenue nécessaire. Entamée en 1990, conduite par un comité pluridisciplinaire, elle a porté sur l'ensemble du site:  le fondouk lui-même mais également la place, la fontaine, la mosquée, le mail des menuisiers ainsi que les habitations situées au-dessus des boutiques de ce mail. Les travaux ont été achevés en octobre 1996.

Le budget de la restauration et de la mise en place du musée s'est élevé à 25 millions de Dirhams.

Entièrement restauré, cet ensemble, référence du patrimoine architectural et urbain du Royaume du Maroc, aborde aujourd'hui une nouvelle vie: il abrite désormais un Musée des Arts et Métiers du Bois géré par la Fondation Mohammed Karim Lamrani pour l'Ensemble Nejjarine. Ce projet, issu d'un partenariat entre plusieurs ministères et la Fondation Mohammed Karim Lamrani pour l'Ensemble Nejjarine, a pour ambition de sauvegarder la mémoire des métiers traditionnels du bois et de témoigner de l'Histoire du Maroc à travers l'art du bois.

Inauguré le 23 Mai 1998, le musée réunit en son sein les outils de travail du bois et des collections de pièces de menuiserie et d'ébénisterie, anciennes et contemporaines.